En 2009, Jean Yves Jouannais fit appel à quelques artistes et organisa une exposition consacrée à Félicien Marbœuf, l’écrivain sans œuvre qu’il avait imaginé et glissé parmi d’autres personnages réels, dans un essai intitulé Artistes sans œuvres, I would prefer not to.

Ma contribution à l’exposition consista en une série de portraits d’écrivains aux yeux fermés : une collection que Marbœuf aurait lui même constituée de son vivant. Je lui prêtais donc une étrange lubie : collectionner des photographies d’écrivains de son temps, sur leurs lits de mort, ou simplement assoupis dans une séance de pose chez Carjat ou Nadar.
De Melville à Mallarmé, puis plus tard de Borgès à Blanchot et ainsi tout au long du vingtième siècle, le silence, le retrait, l’œuvre impossible, allaient demeurer de puissants motifs artistiques et littéraires.

Félicien Marboeuf me semblait appartenir à cette lignée.

Que reste-t-il de ce beau poème que tu m’as lu derrière un meuble ?, la collection imaginaire de l’écrivain sans œuvre, tentait de donner une forme à ce silence rêvé de la littérature.